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| First reunion (PV Hiroki) | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: First reunion (PV Hiroki) Jeu 18 Aoû - 22:59 | |
| Un petit rayon de soleil venait caresser ma joue… je devais avoir laissé la fenêtre ouverte…encore une fois… Fronçant légèrement les sourcils, je soupirai et me retournai dans mes couvertures. Je commençais à peine replonger vers le sommeil quand …
« BIP, BIP, BIP, BIP »
…génial…
Grognant doucement, j’envoyai baladé mon réveil matin dans un coin de la pièce et ouvrit péniblement un œil. Ma vision était floue, comme quand on regarde dans l’eau. Je clignai une fois, deux fois, trois fois avant de percuter.
La capsule !
Me redressant d’un coup, j’ouvris grand les yeux pour voir ma chambre d’université, exactement la même qu’il y à 20 ans. Mais je n’eus même pas le temps de m’émouvoir qu’une violente douleur me vrilla les tympans et je me laissai tomber sur mon matelas en gémissant. Aïe… C’étais quoi ça ? Je passai une main fatiguée sur mon front qui venait de recevoir comme un coup de marteau… peut-être était-ce ça le contre coup d’un voyage dans le temps ?
Nouvelle tentative, je me redressai lentement et ouvrit une nouvelle fois les yeux…
Je ne pu empêcher un sourire mélancolique de s’étendre sur mon visage en revoyant tout les souvenirs de mon adolescence ainsi que des objets qui m’étaient chers que j’avais cassés ou perdus.
Mon regard s’attarda sur Yoko, ma tortue en peluche qu’une infirmière inconnue m’avait envoyée lors de mon 5ème anniversaire, puis sur les fiches du contrôle de math que j’avais du rater la veille, en passant par les cadres photo de moi et mes amis pour enfin se poser sur un joli pendentif. Mon cœur se serra.
« Hiroki » pensais-je en attrapant la chainette entre mes doigts.
Je souris. C’était un très beau collier. La chaine était en argent et le pendentif était un cœur, formé par une fine courbe de métal. Trois petites pierres brillantes étaient incrustées dans le côté droits et, en dessous du pendentif, une inscription était gravée.
« Pour mon lotus »
Mon sourire s’élargis et je mis rapidement le pendentif dans la poche de mon pyjama composé d’un débardeur gris simple et d’un mini short écossais blanc (je ne fais pas vraiment attention a mon apparence quand je dors…)
Dehors, le soleil était haut dans le ciel, les oiseaux chantaient et les murmures des étudiants montaient jusque dans ma chambre par la fenêtre ouverte…quel heure était-il ?
M’étirant doucement, j’étouffai un bâillement et attrapai machinalement ma montre…hum… j’avais encore deux heures avant de commencer les cours et répétitions de chant. Ça devrait suffire. Un dernier regard en direction de ma chambre, baignée de soleil, un aller retour vers ma garde robe et hop, en route pour la douche. …
Narcissique ou pas, je suis quand même resté 20 bonnes minutes à me regarder dans le miroir. … Ya pas à dire, rajeunir de 20 ans, ça me plait ! Je m’observai en souriant alors que j’essuyais mes cheveux dans une serviette propre. Je devrais acheter ce shampoing plus souvent, il sent vraiment très bon…
Lançant un petit coup d’œil nerveux à ma montre sur le lavabo, je soupirai. Encore ¾ d’heure …
J’enfilai rapidement un débardeur noir et un t-shirt ample bleu électrique par-dessus. Un short en jeans délavé et des convers noirs à lacet bleu électrique.
Je m’observai un moment. Le t-shirt bleu tombait sur l’épaule ou j’avais mon tatouage. Ça donnait bien ! J’étais assez fière de moi je dois avouer… moui, je me rendais bien compte que j’étais un rien prétentieuse mais qui ne le serait pas après s’être fait rajeunir …
De plus, j’ai toujours adoré composer mes tenues. Pour moi, c’est comme le dessin, c’est une sorte d’art avec des tissus et des couleurs.
Hop, quelques bracelets berloques, un coup de peigne, une touche de maquillage, retrouver mon sac sous mon lit et je suis partie. Voyons voir si j’arrive à me souvenir de ma vie d’avant…
…
Olala… les couloirs de l’Université étaient bien plus grands que je ne me l’étais rappelé… A droite, à gauche, Oh ! Je me souviens de ce professeur !… heu… ou je suis là !?
Je m’arrêtai au milieu du couloir, perplexe…La seule pensée de m’être perdue dans une université m’arracha un sourire. Je ne suis vraiment pas douée.
Soupirant légèrement, mais toujours un sourire aux lèvres, je m’apprêtai à faire demi-tour quand j’entendis une voix m’appeler.
« Yon ! Quesque tu fais ? Dépêche-toi ! Les cours vont commencer ! »
Ah ! Je la connais elle ! Elle était dans ma classe…je me précipitai vers elle en souriant et la suivit, mémorisant au passage les couloirs dont je ne me rappelais plus.
Quand nous arrivâmes devant la salle de cours, presque tout m’était redevenu familier. Aussi, la jeune fille qui m’avait conduit jusqu’ici était une vraie pipelette et m’avait donc mis au parfum de touts les événements et ragots…
En classe, je retrouvai mon banc avec un sourire et tirai la langue au garçon sur ma droite qui m’avait charrié sur mon arrivée tardive. Le prof arriva et le cours commença. J’allais noter quelque chose dans mon cahier quand soudain, je sentis mon portable vibrer dans ma poche. Le prof ne me regardait pas, c’est bon. J’ouvris discrètement le message et mon cœur se serra. Hiroki.
« On pourrait se voir aujourd’hui ? »
Je m’humectai nerveusement les lèvres et répondit le plus discrètement possible.
« Pas maintenant, je suis en cour puis j’ai répétition de chant mais après, on peut se retrouver à l’endroit habituel ? »
Quelques seconde plus tard, je reçu la confirmation de notre rendez-vous. …
Cours, cours, cours…ah ! Une pause…puis encore des cours. J’en avais presque oublié à quelle point la vie d’étudiante était passionnante…
J’étouffai un petit bâillement quand je reçus une petite douleur dans mon dos. Serrant les dents pour étouffer le cri de surprise que je m’apprêtais à lâcher, je me retournai brusquement pour lancer un regard noir à la jeune fille qui m’avait pincée.
Celle-ci fit un geste d’excuse puis me tendis un petit morceau de papier en souriant. Je l’ouvris, lu le message qui y était inscrit et me retournai instantanément pour voir les garçons dans le fond de la classe en train de gribouiller sur le visage d’une pauvre âme endormie.
…Ça aussi ça m’avais manqué.
…
« Hey ! Yon ! »
Je me retournai et sourit a la jeune fille devant moi.
« On a travaux pratique dans le studio maintenant…pourquoi tu vas dans cette direction ? »
…oups
Je me contentai de sourire.
« Tu m’as l’aire bien dans la lune ces dernier temps… ça à un rapport avec Hiroki ? »
« Moui, on peut dire ça » souris-je en jouant avec la chainette de mon collier.
« Vous êtes tellement mignon ensemble ! » gémit la fille « moi ça fait des jours que j’essaie de me faire remarquer du garçon de mes rêves et il ne voit rien ! »
« Ah oui ? Tu lui fais quoi comme signes ? » « Et bien… je fais la technique des yeux doux et je reste avec lui les après-midis, je lui ai même proposé d’aller étudier dans ma chambre ! »
« Et il ne voit rien ?! …mais il est aveugle ! »
« C’est ce que je me suis dit aussi mas… »
Et cette conversation continua jusqu’à la moitié du chemin vers le studio… la moitié seulement car, au détour d’un couloir, j’entendis une deuxième voix m’appeler.
« Yooon ! »
…les larmes me vinrent automatiquement aux yeux quand je reconnu la voix et, sans vraiment penser aux conséquences, je me précipitai vers ma meilleure amie pour la prendre dans mes bras et la serrer fort contre moi.
« Heu…moi aussi je suis contente de te voir » rigola-t-elle en répondant à mon étreinte.
Pour toute réponse, je la serrai plus fort contre moi pour qu’elle ne puisse pas voir les larmes qui avaient presque réussies à couler sur mes joues.
« …ça va ? » me fit-elle d’une voix inquiète. Et, m’essuyant discrètement les yeux je me reculai d’elle avec un immense sourire.
« Oui ! Tout va bien ! Tout va bien très bien maintenant ! »
Elle me lança un regard curieux (auquel je répondis par un nouveau sourire denté) puis haussa les épaules et nous partîmes ensemble vers notre prochaine cour.
…
Aïe, autant le chant m’avait manqué, autant ma gorge me faisait mal pour le moment.
Je grimaçai douloureusement en me servant un verre de lait. C’était un vieux cuisinier de ma maison qui l’avait enseigné ce remède de grand-mère contre les maux de gorge. Un lait chaud au miel et hop, on ne ressent plus la douleur dans les minutes qui suivent.
Un petit coup d’œil vers ma montre… plus que 2 heures avant de retrouver Hiroki, je me mordillais la lèvre, pensive. Je me demandais comment j’allais réagir face à lui, ça me faisait peur…
Je me secouai la tête énergiquement et fini en un coup mon verre de lait. Ce n’était pas encore le moment de penser à ça.
Soudain, la porte derrière moi s’ouvrit et ma meilleure amie entra, un air perturbé au visage.
« Yon » fit-t-elle « j’ai un problème »
« Mmh ? » fis-je en m’approchant d’elle.
« Je ne retrouve plus la partition pour l’interrogation de demain »
« …une interrogation demain ?» gémis-je mentalement.
« Elle ne doit pas être bien loin, sinon on a qu’à demandé au professeur une copie »
« Mais je lui en ai déjà demandé une il y a 5 minutes! »
« … »
« … »
« …et en 5 minutes, tu as réussi à la perdre… ?»
« Ne te moque pas de moi » rigola ma meilleure amie « Tu vas m’aider, oui où non ? »
« Okay ! Je vais t’aider » fis-je en souriant « tu pense l’avoir perdue où ? »
« …Dans la salle d’enregistrement …ou alors la cantine… à moins que ce ne soit près du parc ?»
« T’es déprimante ! » rigolais-je en refermant la porte derrière nous.
Et sur ces mots, nous nous dirigeâmes vers la salle d’enregistrement pour retrouver la partition perdue.
…
Vers 20h, nous étions en train d’étudier dans ma chambre. Elle était à mon bureau, moi, sur mon lit.
Je mâchouillais machinalement un mikado en décryptant la feuille note par note quand une petite sonnerie me tira de ma réflexion. J’avais 1 heure et 30 minutes avant de retrouver Hiroki.
Ma meilleure amie me lança un sourire en coin en voyant le titre de l’alarme que j’avais placé sur mon portable.
« Hiroki, hein ? »
Je lui tirai la langue en me dirigeant vers la salle de bain.
« Tu sort déjà ? Ce n’est pas un peu tôt ? »
« J’aimerai le voir le plus vite possible…puis sinon je peux toujours me balader en l’attendant… »
« …et tu vas me laisser toute seule ? » fit-elle avec un faux air mélodramatique, une main sur son cœur, une autre pointée vers moi.
« Moh je suis sure que tu t’en sortiras très bien sans moi pour le reste, n’est-ce pas ? À moins que tu ne perdes la feuille…encore… »
Je fermai la porte juste à temps pour éviter l’ours en peluche qu’elle me lança.
…
Bien évidemment, j’étais beaucoup trop tôt.
Je soupirai en faisant quelques pas vers un petit banc en bois sombre et m’y installa en attendant que la boite ouvre ses portes. Mon regard se fit pensif.
Je ne savais pas ce que j’allais faire quand je verrai mon amoureux… J’avais évité de justesse la réaction étrange avec ma meilleure amie alors avec lui…
Je passai une main négligente dans mes cheveux et soudain, un petit sourire s’étira sur mes lèvres. La première journée de ma vie nouvelle avait été courte… j’avais à peine eut le temps de voir les choses passer et j’en avais apprécié chaque moments.
« Comme quoi, ce n’est que lorsqu’on à perdu quelque chose qu’on se rend compte de sa vraie valeur » pensais-je avec une pointe d’amertume.
Soudain, je sortis d mes pensées pour me rendre compte que le ciel s’était très fort obscurcis et que les lumières de la boites venaient de s’allumer.
Un gros nœud se forma dans ma gorge. Là, j’avais peur.
C’était bien moi ça, je ne panique qu’à la dernière minutes.
Lançant un coup d’œil nerveux aux alentours et respirai lentement pour essayer de me calmer. Bon… il valait mieux que j’entre déjà et que j’aille l’attendre au bar.
A l’intérieur, je retrouvai l’ambiance tamisée, les lumières colorées et la musique de ma jeunesse. Ça me faisait tout drôle. M’installant sur l’une des chaises hautes prés du barman, je gardai mon regard sur l’entrée.
Si mon angoisse s’était un peu estompée, mon nœud dans la gorge était resté.
Maintenant, tout ce que j’espérais, c’était qu’il vienne au plus vite…
…et que le mec bizarre à ma gauche garde ses distances…
…
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| Sujet: Re: First reunion (PV Hiroki) Lun 29 Aoû - 20:27 | |
| Le soleil se lève paisiblement sur Séoul pendant que je le sens brûler sur mes omoplates découvertes par la couette blanche, tandis que je tente d’ouvrir les yeux encore embués de soleil petit à petit. Quelle heure est-il exactement. Je rabats la couette sur mes yeux. D’habitude, la lumière ne me dérange pas tant que cela. Je soupire. Moi qui souhaitais faire la grasse matinée ce matin. Mais apparemment, ce n’est pas possible. Je n’ai pas retrouvé l’horloge biologique de mes dix-huit ans alors ? Je faisais un superbe rêve, j’aimerai tellement le continuer… ! J’essaye de refermer les yeux et de conserver l’image de ma Lee Yon, jeune, belle et souriante. Je souris. Elle est tellement belle. Et dans mon rêve, elle est apparue jeune, sans les traits tirs fatigués par le manque de Junnie et de Mee Ran. Elle n’avait plus l’air fatigué par ma faute. Elle était si belle… ! Non, le terme plus exact pour la définir serait…RESPLANDISSANTE !
Je crois comprendre maintenant. Ce n’est pas une question d’horloge biologique : c’est l’excitation. Celle de vivre ce moment dont je viens de rêver au sens propre du terme. Comment faire ? Je ne l’ai pas encore revue, il faut dire que je suis revenu avant-hier soir, ce qui implique le fait que je ne l’ai pas encore croisée. Je soupire en sortant difficilement de mon lit. Je suis excité comme une puce mais il me faut le temps d’émerger. Et puis, la Yon du passé ne sait pas que cela fait trente ans que je ne l’ai plus vue. Je dois donc contenir mes émotions et ce, autant que possible. Sinon, elle va trouver cela étrange. J’attrape mon téléphone portable et l’emmène avec moi dans la salle de bains. Une fois cela fait, je me rafraîchis et empoigne la brosse à dents bleue qui se trouve dans mon verre. Je brosse énergiquement mes dents. J’ai de la chance : mon émail est excellent, et ce n’est pas moi qui le dis. Seulement, mes dents doivent rester blanches, c’est pourquoi je ne dois pas rater un brossage quotidien. Je ne peux pas souvent me les brosser à midi mais je le fais au moins le matin ainsi que le soir. Je laisse la brosse en suspens quelques instants dans ma bouche et je me mets à pianoter un sms à son attention. Même ce petit geste fait battre mon cœur d’une excitation exquise. Je l’attendais depuis si longtemps :
« Coucou ma belle, tu vas bien ?
On peut se voir aujourd’hui ? Tu me manques ! »
En attendant sa réponse, je fais couler l’eau de la douche qui se chauffe très rapidement. Oui, je finis tout de même par prendre ma douche matinale, qui va être assez rapide de toutes les manières. Je me mets même à chantonner sous la douche. C’est bête mais ça me fait du bien. J’ai à nouveau 18 ans et je vais bientôt revoir la fille que j’aime. Ce n’est pas merveilleux tout ça ? Je souris comme un niais sous la douche ! Même pire ! Je suis semblable à un adolescent de treize ans qui vit sa première expérience amoureuse. Parfois, je me désespère. Mais même avec cette pensée que je me rends ridicule(bien qu’il n’y ait que moi sous la douche), je suis excitée comme une puce. Ca y est…JE VAIS ENFIN LA REVOIR ! Et ce fait-là n’a pas de prix bien sûr. Je me savonne énergiquement. Tout est exactement comme je l’avais laissé au « même » moment : le savon au lotus que m’avait donné Yon à côté d’un autre à la pêche qu’elle m’avait aussi offert, le shampoing qu’elle avait utilisé avant qu’on échange notre premier baiser… ! J’avais envie de renifler toutes ces odeurs savonneuses mélangées jusqu’à m’en rendre malade. Pour couronner le tout, je me passe énergiquement le savon qui mousse sur ma peau brune et je fais de même avec le second savon. Une fois sorti et essuyé, je passe autour du cou le pendentif qu’elle m’avait offert. Il était là, dans le petit écrin rouge situé à l’extrême droite du lavabo. C’était peut-être risqué note. Je ne l’avais plus mis depuis tellement d’années…mais il était là, curieux non ? Bref, ce collier fût donc la première chose d’enfilé pour aujourd’hui. Après quoi, je me revêts d’un tee-shirt vert pomme ainsi qu’une chemise blanche que je laisse ouverte et que je retrousse jusqu’aux manches. Je choisis un pantalon de la même « couleur » et de la même matière que celui-ci et enfile des baskets blanches également avec des petites stries vertes. Me voilà prêt. En guise de déjeuner, j’attrape une pomme, une banane ainsi que des raisins que je fourre dans une petite boîte en plastique, j’irai les manger sur un banc tout en dégustant une pâtisserie chaude. Rien que d’y penser, j’en salive d’avance. Je me souviens que ça fait deux minutes que je n’ai pas regardé mon portable. Je l’avais regardé en sortant de la douche, peut-être l’avais-je mis en silencieux…mais non ! Je suis vraiment trop impatient… ! A la minute où je pense cela, mon téléphone retentit. Je cours vers la salle de bains et manque de trébucher. J’agrippe l’appareil en déglutissant :
« Coucou mon amour. Je vais très bien, et toi ? Peut-on se voir ce soir ? Je suis à une répétition et cela risque de durer jusqu’à très tard. »
Nous nous sommes donc mis d’accord pour se voir à l’endroit habituel ce soir. Mon coeur bondit avec violence dans ma poitrine, mais c’est un sentiment heureux. Trop heureux que pour le décrire. Souriant comme un bennêt, j’entasse rêveusement mes affaires de sport dans mon gros sac blanc et mou prévu à cet effet, ainsi qu’une bouteille d’eau et je lance un regard à la photo sur ma table de nuit: un splendide cadre en bois entoure le visage souriant de Yon. Je l’aime tellement. Et la voir aussi fraîche et jeune, le visage dénué de tout souci ou presque est vraiment une sensation de délivrance. Je la revois encore lorsque nous étions en instance de divorce: elle était encore admirablement belle et élégante pour une femme de son âge mais ses traits fatigués ne trahissaient pas: elle avait vécu trop de choses traumatisantes. Je me revois encore avec mon avocate et le sien alors que nous étions tous les deux assis face à face comme des chiens de faillance sur la table en bois du bureau:
“ J’exige que tu me payes une pension alimentaire.”
“ Tu rigoles ?”
“ Je suis parfaitement sérieuse !”
“ Cela ne va pas être possible vu que tu nous n’avons pas d’enfants ! “
“ AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAh “ elle s’est mise à hurler comme une hystérique et à renverser un vase en jade:
“ Madame, calmez-vous !”
“ La ferme vous ! Je suis certaine que mon mari couche avec vous ! Et il vous fera un bel enfant !”
“ Chérie, tu dis des inepties.” elle était devenu paranoïaque. Mais au fond de moi, je savais qui était le fautif de cet état psychologique qui la faisait tant souffrir: moi. Je n’ai pas pu protéger Junnie et j’ai changé radicalement de comportement avec elle. De plus, elle avait fait une fausse couche: il y avait vraiment de quoi avoir des soucis mentaux.
J’ai appris “ la semaine dernière “ qu’elle avait des chances d'être internée. Et la voici jeune et en pleine santé. C’est vrai qu’elle est même plus âgée que moi, ce qui a dû renforcer sa paranoïa. C’est clair. Bref, alors que je passe le pas de la porte, je me fais hêler par une voix masculine bien connue...Il Nam ! Le batteur de notre groupe. Je ne l’avais pas revu depuis l’université. Il m’a tellement manqué que je me retiens de lui sauter au cou. Il ne comprendrait pas d’où vient cette soudaine marque d’affection et il aurait raison: mieux vaut être sur ces gardes. Comme j’en avais l’habitude à l’époque, je me mets à lui sourire et nous nous frappons dans la main:
“ Hey ! Tu vas bien mec ?”
“ Parfait et toi ?”
“ Super ! ” je renchéris avec bonheur, goûtant la valeur de chaque syllabe prononcée: c’est la première fois depuis longtemps que je réponds avec sincérité à cette question. La réponse change donc du tout au tout malgré que les mots employés soient du pareil au même. Bref, je lui lance:
“ Je vais prendre mon petit déjeuner avant d’aller jouer de la guitare. Je compte faire du basket après avoir fini ma digestion, ça te dit de m’accompagner ? ”
“ Non merci, j’ai des choses à faire, on s’entraînera cette après-midi quand notre chanteur tant aimé sera rentré ! ”
“ Tu as raison. ” dis-je en étouffant un petit rire, songeant aux blagues qu’on lui a faites avec Shane. Je suis heureux de l’avoir retrouvé aussi celui-là, même si nous avons pris du temps à nous entendre. Cela en valait vraiment la peine. Comment est-ce que tout a pu basculer ? J’empêcherai le tueur détraqué de Junnie de commettre cette erreur qui nous plongera tous et toutes dans le chao éternel. Non, je vais définitivement empêché ça:
“ Bon appétit, tu as pris quelque chose avec toi ? ”
“ Des fruits. ”
“ Ca m’aurait étonné. Et tu vas t’en contenter ? ”
“ Je vais aller me chercher une pâtisserie.”
“ Ca m’aurait étonné aussi ! ”
“ Bon, quand tu auras fini de te moquer de moi, j’irai déguster mes petites douceurs avec un café à la chicorée . ”
“ T’es sûr que tu as dix-huit ans ? ” il me taquine toujours de cette manière mais là...s’il savait...je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer. Quoi qu’il en soit, c’est intérieur. Je trouve cela amusant mais je suis un peu triste maintenant: j’ai l’impression d’être une illusion, un imposteur. Au fond, j’ai toujours quarante huit ans.
Finalement, la journée s’est déroulée assez rapidement. J’ai été rejoindre quelques mecs du club, puis j’ai retrouvé Jun Hyun alias Junnie et Il Nam pour la première séance depuis longtemps, selon moi.
Maintenant, je dois me préparer: Yon m’attend très certainement. Que dire lorsque je la verrai ? Une boule se noue dans mon estomac. Moi qui étais si impatient de me faire beau et de partir pour elle...! Au fond, je suis toujours ce pauvre type qui a peur des réactions de celle qu’il aime car il ne sait pas les affronter. Je reste abasourdi pendant une bonne vingtaine de minutes sans exagérer et je sors de mon état de transe en sursautant comme un possédé: je dois faire de mon mieux et ne pas m’apitoyer sur mon sort. Ni même sur celui de Yon. Je l’aime, je dois donc aller à sa rencontre. Je sais que j’ai une foule de choses à lui dire mais que je ne peux pas énoncer. Cependant, cela ne fait rien: j’agirai en homme. Je la prendrai dans mes bras et je l’embrasserai dans le cou en effleurant ses lèvres pour retrouver un bonheur d’or dans son léger frémissement. Je veux la protéger, tout simplement.
Je n’ai pas le temps de prendre une douche. Donc, je m’éclabousse le visage d’eau claire, quelques mèches mouillées pendent devant mes yeux. Je m’essuie le visage et je me change. Je ne suis pas aussi difficile d’une gonzesse, même étant un jeune homme naturellement coquet. Seulement, je traîne alors que ce n’est pas le moment. Finalement, je me retrouve habillé d’un jeans et d’une chemise blanche dont j’ai retroussé les manches au niveau des coudes. Je m’asperge d’une eau de toilette rafraîcihissante et très légèrement parfumée. Pour les chaussures, j’ai choisi de très belles baskets d’un blanc immaculé. Comme touche de couleur ? Je n’en ai pas en fait, mais tant mis. J’espère que c’est assez classe pour fêter ce moment que j’attends depuis tellement longtemps. Je dois lui faire bonne impression, comme si c’était la première. Le reste ne compte pas. Après avoir repassé une main dans mes cheveux blonds, je me décide à y aller enfin en respirant un bon coup. Et je me mets à marcher très rapidement sans pour autant courir: je ne veux pas sentir le bouc à mon arrivée. Tout en me tapant la tête et en me traitant de con en alternance, c’est-à-dire une fois en Japonais une fois en Coréen, je regarde mes pieds et finit par lever mon regard une fois arrivé.
La file est longue, quoi de plus normal ? Cette boîte est l’une des plus prisées de Séoul. Elle est très sélective. Le sorteur me reconnait et me donne une petite tape sur l’épaule:
“ Elle t’attend déjà, petit veinard. ”
“ Depuis longtemps ? ”
“ Je ne sais pas. En tous les cas, elle n’est pas ressortie.”
“ Je vois, merci en tous cas. ”
“ De rien. ”
Une fois rentré dans la boîte, je me mets à scruter les alentours. Les basses s’incrustent dans mes oreilles pour faire bondir mon coeur. Les lumières colorés s’entremêllent dans des faisceaux poussiéreux et des silhouettes noires s’y découpent. Jaillissant dans la lumière de jade, des cheveux se mettent à briller. Les lèvres appartenant à la même personne scintille et ses yeux de chat verts me rendent complètement fou. Je sens sn odeur enivrante malgré la distance et les autres senteurs parasites telles que celle de la fumée de cigarette et des alcools forts, ainsi que de la sueur. Je reste encore abasourdi pendant quelques minutes. Mais lorsque je vois un mec à côté d’elle qui a l’air d’avoir envie de la manger tout crue, mon sang ne fait qu’un tour. Je marche tout de même d’un bon pas mais en me forçant à rester calme et je me mets entre eux d’eux en lui décochant un regard mauvais, menaçant en fait, ni vu ni connu. Et je l’embrasse en glissant ma main sur le bas de son dos, savourant les courbes de son corps qui m’a tant manqué. Je décolle enfin mes lèvres des siennes. Je remarque que sa tenue resplendit dans la lumière à présent bleutée qui se répercute sur son teint de poupée. Je passe distraitement le bout de ma langue sur mes lèvres: il y a un petit goût d’alcool cerise. Elle a dû siroter un petit cokctail en m’attendant. Je lui souris:
“ Excuse moi ma belle. Je suis en retard. Tu m’attends depuis longtemps ? ” |
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