Vous connaissez la politique de l’enfant unique ? Mes parents auraient aimé un garçon. Un garçon, ça aide à la maison, ça s’occupe de leurs parents pendant leur vieux jours… Ma mère ne fût pas des plus heureuse en sachant la nouvelle, elle avait une petite fille. Tellement habituée à entendre divers échos sur ces politiques et les commentaires des voisins, elle avait même honte de me ramener à la maison. Étrange pour une mère de nationalité coréenne, mon père qui est chinois, lui, avait un enfant et c’était le principal. Je me sentais peu voulue par ma propre mère. Par son comportement glaciale, ses propos acerbes, j’étais perdue. Puis, j’eus un petit frère. Le Messie. Ma mère ne jurait que par lui. Allant jusqu’à oublier que je faisait partie de cette famille. J’avais beau travailler correctement, avoir les meilleurs résultats à l’école, je n’arrivais pas à la cheville d’un gosse de un an. Oui, j’étais jalouse de lui. Du fait est, qu’il rendait ma mère heureuse. La seule chose dont j’étais conscience de mon inaptitude. Alors tous seule, j’ai appris sur le pays natale de ma mère. La Corée du Sud. Je l’écoutais souvent discuter avec notre grand-mère et sa sœur au téléphone. Les sons qu’émettaient cette langue, m’intrigua. Tous mon argent de poche passa dans des livres pour l’apprentissage du coréen. J’appris par moi-même. Mon père tenta de m’en apprendre plus. Au fil des ans, je me demandais bien pourquoi, ce n’était pas plus lui qui adoptait le comportement de ma mère… Il était trop sage pour que j’arrive à le comprendre. J’étais sa princesse à ses yeux. Il m’achetait toujours des robes différentes chaque mois. Elles étaient tellement belles. Une attirance pour la mode s’y décela dans cette intérêt soudain. J’en venais à emprunter les catalogues de mode de ma mère et admirait silencieusement tous ces créations de grands couturiers. Puis, ils remarquèrent. Ma mère y vit un moyen de se débarrasser de la honte de la famille et mon père voulait que j’aille jusqu’au bout de mes rêves. Ma tante - que je ne connaissait absolument pas - se porta garante pour ma venue en Corée du Sud pour y faire mes études dans la mode. Une chance inimaginable pour moi, j’avais rêvé de Séoul par de-là les pages d’un vulgaire bouquin et là, on m’apprenait que j’allais y mettre les pieds pour devenir -qui sait- une grande styliste. Je n’ai pas attendu qu’on me le redemande deux fois, j’étais déjà dans l’avions.
Le dépaysement total, j’étais une chinoise parmi des milliers de coréens. Ma tante ne put venir me chercher à l’aéroport alors, j’ai fait appel à la méthode D. Révisant par la même occasion mon coréen sur le tas, je suis finalement arrivée à bon port. C’est à ce moment que je fis la rencontre de mon cousin. Encore un membre de ma famille, qui était inconnu au bataillon. Il faut dire, je n’étais pas proche de ma mère alors, pour en savoir plus sur eux… Malheureusement, on ne les connaissait pas grâce à des bouquins, comme pour mon apprentissage du coréen. Peu bavard. Peut être qu’il ne savait pas parler chinois. Périlleusement, j’employai mon coréen et la conversation prit place. Après mon père, il semblerait que ce cousin devienne aussi important pour moi. Peu de temps pour se connaître, ma tante rentra. Des éloges sur la ressemblances avec ma mère, une mains qui passe dans mes cheveux, sur le moment, j’avais envie de pleurer. C’est bête. En 16 ans de vie commune avec ma mère, elle n’avait jamais eu ce genre d’attention avec moi. Ici, on ne me traitait pas comme un indésirable. Ravalant mes larmes, j’essayais de me faire comprendre tant bien que mal, prétextant une soudaine fatigue. J’allai me réfugier dans ma nouvelle chambre pour me remettre de ces émotions soudaines. Les jours se succédèrent. Je passai l’examen d’entrée pour cette fameuse université. Après de longue semaine à réviser mon coréen de façon intensive, je réussis l’examen. Une immense joie pour moi car, je m’avançais peu à peu vers mon rêve. En plus de ça, ma tante était dès plus encourageante à mon encontre. Plus je restais parmi eux, plus je redoutais le jour où je devrai retourner en Chine… Cependant, mon cousin changea de comportement une semaine après mon arrivée. Comme si je le gênais ici. Il avait beau faire quelques blagues, je voulais qu’il m’apprécie. Je ne souhaitais plus abandonner face à l’échec comme avec ma mère. Alors, je fis en sorte de comprendre. Puis, au fil des jours, ça s’arrangea. Je sais quand, mais je me suis véritablement attachée à ce nouveau cousin et à cette famille de Corée.
Voilà, mon intégration à Séoul, qui transforma la Corée du Sud en terre promise à mes yeux. Un remake du rêve américain en rêve coréen, j’ai le sentiment que tout va me réussi par ici et que ma vie ne manquera pas de rebondissement…