Hana n'est pas née dans l'amour. Mariage arrangé, sans sentiment, elle s'est retrouvée bien triste au milieu de ce malheureux monde. Pourtant, ceux qui ne la connaissent pas, qui ne connaissent pas son histoire diront qu'elle a tout pour être heureuse. La richesse. "Du moment que l'argent est là, on peut s'arranger pour être heureux", lui auront dit certaines personnes. Mais le bonheur, n'ont-ils pas pensés que c'était plus que ça ? Et parce qu'on ne l'a pas épargnée, son enfance n'a pas été aussi joyeuse que ce que les gens peuvent penser. La merveilleuse histoire de cette fille heureuse entourée de parents heureux n'est qu'un tissus d'illusion que son père a soigneusement conçu. Elle apprenait à lire quand il battait sa mère dans l'autre pièce. Revenant avec des blessures plus qu'évidentes, elle disait à sa fille que c'était juste un accident. SaeRi, sa mère faisait tout pour que sa fille grandisse normalement. Elle la protégeait surtout de la réalité, parce qu'à ses yeux, il n'y avait que sa fille qui était importante. Elle se fichait bien de ce qui pouvait lui arriver tant qu'Hana allait bien. Dissimulant ses blessures sous du maquillage, elle souriait aux réceptions. Un sourire étudié, sans défaut. Et lorsque tous les invités quittaient les lieux, ce sourire disparaissait. Il n'était là que pour Hana et pour ces personnes là qui auraient directement douté de quelque chose sinon. SaeRi savait à quel point les rumeurs circulaient vite dans ce quartier. Alors elle préférait faire croire à ces personnes là que tout allait bien.


Quand à Hana ? D'années en années les choses commencent à être évidentes à ses yeux. Ce que sa mère lui cache, elle le voit, elle le comprends bien. Mais qu'est-ce qu'elle peut faire, hm ? Impuissante, voila ce qu'elle est face à cette situation. On ne compte plus les nombreuses fois où elle a pleuré en y pensant à l'école. A peine huit ans et elle en avait plein la tête remplie de ces images. Image de son père levant la main sur sa mère, lui criant dessus, l'insultant. Elle se retrouvait là, devant l'enseignante et ne trouvait jamais les mots justes pour expliquer la situation. Alors elle gardait le silence, ou disait juste que tout allait bien. Que ce n'était qu'un "accident". Accident qui se répétait de nombreuses fois. Qui lui était même arrivé un jour à cause de ses notes en chute libre. Malgré les paroles de sa mère, lui demandant d’arrêter, il l'avait poussée violemment contre un mur et le second coup l'avait fait tomber du haut des escaliers. SaeRi n'a jamais pu pardonner ça. Le soir même, avec discrétion, elle a plié bagage et prit sa fille avec elle pour quitter cette maison où, de toute façon elles ne respiraient plus. Partir pour la jeune mère, avait été la seule solution en options. Elle rêvait d'une nouvelle vie, une meilleure vie. Même si aucun souvenir au monde ne pourrait lui faire oublier le cauchemars qu'elle a vécu et vu pendant si longtemps, partir était ce qu'il y avait eu de mieux pour elles.


SaeRi - Hana, le volume de ta musique !


L'adolescence. La période de rébellion pour une adolescente normale. Contre toute attente, la mère et la fille s'entendent parfaitement bien. Ou presque ? SaeRi a toujours détesté être réveillée de bon matin avec les musiques d'Hana. Cinq années sont passées. Sa mère a reçu des appels du père d'Hana, des lettres, lui disant de revenir. Lui faisant comprendre qu'elle était facile à atteindre bien qu'elle soit loin qu'elle déménage ou non. Elle n'a jamais répondu à ses lettres. Elle lui a toujours dit qu'il devait ârreter de l'appeler, qu'elles l'avaient oublié et qu'il devait faire la même chose de son côté. Ces appels, ces discussions, Hana n'en a jamais entendu parler. Elle a continué sa vie, avec ses blessures intérieures encore présentes. Ce qui ne lui a pas empêché de se faire des amis, de réussir ses études et être heureuse. La seule chose qui la rendait triste, c'était les souvenirs de sa vie d'avant, dans cette maison. Élève loin d'être modèle aux résultats plus que satisfaisants, elle a toujours fait son travail avec sérieux. Ne se donnant jamais le temps pour une relation amoureuse. Elle en gardait toujours de mauvais souvenirs et préférait se consacrer au travail. Elle ne vivait que pour ça ; le travail, sa mère, la danse. Ces trois choses étaient devenues les maîtres-mots de sa vie. Travail, mère, danse. Et les années ont défilés autour de ça. Jusqu'à ce qu'elle arrive sur ses 20 ans. Kwon Hana, petit bout de femme qui n'a jamais rencontré l'amour. Encore étudiante elle va sur sa quatrième année de danse. Se trouve un job. Garde contact avec sa mère mais jamais au grand jamais elle ne lui dit qu'elle a trouvé quelqu'un. Parce qu'il n'y a justement personne. La vie est belle comme ça.


20 ans, c'est l'année la plus belle de sa vie. Tout semble s'être arrangé. Pourtant, par inadvertance, manque de chance... Elle se retrouve au mauvais endroit au mauvais moment. Peut être aurait-il été question de quelques secondes seulement. Il aurait suffit qu'elle aille faire ses courses un autre jour. Il aurait suffit, qu'elle n'ait pas besoin de trois articles en plus. Qu'elle ne soit pas passée par ce rayon. Qu'elle n'ait pas eu besoin de protéger une petite fille pour que cette merveilleuse journée reste une merveilleuse journée. Seulement elle est bien allée faire ses courses et bien rentrée dans ce rayon. Et il y avait bien cette femme armée qui avait comme perdu la tête. Elle avait prit le microphone à disposition ;


Lee TaeYoung - Je m'appelle Lee TaeYoung. Aujourd'hui, je viens d'apprendre que mon mari me trompait... Et comme il travaille ici, j'attends qu'il se montre. Je sais qu'il est encore ici. Alors, je vous demanderais à tous, pour votre santé de ne pas bouger


Ces paroles n'ont fait qu’exaspérer un client qui semblait en retard quelque part. Il a fait quelques pas vers l'accueil et n'est pas allé plus loin. TaeYoung n'avait pas menti. "Pour votre santé, ne pas bouger". Une balle dans la tête, une seule et sa vie s'était finie. Plus de retard, plus de raison de se précipiter quelque part, plus rien. L'agitation. Ça n'avait provoqué que l’agitation dans le magasin. Les clients dans les autres rayons avaient tout simplement quitté les lieux. D'autres avaient appelés la police. Hana était restée là, retenue par une femme complètement instable à ses yeux. Son conjoint ne s'était toujours pas montré. Qui aurait été assez stupide pour se montrer à sa place ? Personne évidemment. Elle l'aurait tout simplement descendu, tout le monde le pensait sans le dire. TaeYoung était la seule personne à parler. Personne n'osait la contredire. Elle était armée et personne ne contredisait une personne munie d'arme comme arguments. L'action s'est jouée en quelques secondes seulement. Une fille faisant glisser maladroitement sa poupée, échappant aux bras de sa mère pour aller la récupérée et Hana poussant cette fille, lui lançant par la suite la poupée en question. Puis TaeYoung pointant l'arme sur Hana. C'était la fin, elle le savait. Elle n'avait pas peur, elle ne tremblait pas. Elle la regardait simplement dans les yeux sans rien dire. La balle à suivit ; à côté du cœur. Puis une seconde. C'était la fin, oui. C'était. Ce serait la fin depuis un moment. Elle aurait perdu sa mère en même temps car son père se serait débrouillé pour que ça arrive quelques mois plus tard. Il ne se serait pas salit les mais,non, il aurait engagé quelqu'un... Elle n'a pas cherché à remonter le temps. Le temps est revenu tout seul. Elle n'en est même pas consciente, de sa mort pour tout dire. Qu'elle va mourir à vingt ans, dans un super marché. Changer l'avenir pour contourner le game over trop rapide. Changer sa vie un peu trop carrée depuis quelques bouts d'années. Mais qu'est-ce qui pourrait changer sa vie, dîtes ? Hana a besoin d'imprévu. Elle en a besoin parce que la fin est courte, la vie est courte ... Mais elle ne le sait pas.